Parts de marché P2 2024, tout le monde régresse au profit des groupements d’indépendants ! - TEAM² Consulting

Parts de marché P2 2024, tout le monde régresse au profit des groupements d’indépendants !

Kantar vient de publier des résultats pour la P2 (22/01 au 18/02/24) conformes à ceux du mois précédent et qui laissent présager une tendance durable sur le reste de l’année. La nouveauté par rapport à 2023 est de constater que la dynamique engagée par Leclerc et Intermarché et désormais suivie par Système U au détriment de Carrefour notamment.

 

Leclerc progresse toujours à un rythme aussi effréné qu’incroyable (+ 1,5 pt et 23,9% de PdM) en s’appuyant non plus sur la conquête de nouveaux clients, mais sur une capacité à fidéliser très précieuse (+ 2,1 pt) et sur son outrageuse dominante du drive qui contribue à hauteur de + 0,5 pt de sa progression. Une situation de progression continue, qui part le jeu des vases communicants impacte ses principaux concurrents, en recul constant.

 

Le seul capable de suivre le leader est le groupement des mousquetaires, qui affiche également une belle progression (+ 0,8 pt et 16,5% de PdM) en s’appuyant uniquement sur la dynamique d’Intermarché (15,9%). De bons résultats qui traduisent une intégration de la première vague de magasins du groupe Casino qui semble pour le moment réussie (contribue évaluée entre + 0,2 et 0,3 pt) , et qui laisse entrevoir une dynamique de progression pour le reste cette année et la prochaine. 

 

Cette nouvelle rivalité entre les deux groupements devrait ainsi devenir le feuilleton de l’année à venir, mais un duel arbitré par le dernier des trois, à savoir Système U. Après une année 2023 plus irrégulière, le groupement semble mieux armé pour 2024. La seconde période de l’année confirme son regain de forme (+ 0,4 pt et 12% de PdM) et le ralliement annoncé du groupe Schiever (13 hypermarchés, 94 supermarchés pour un CA de 1,5 milliards et un gain de PdM espéré à + 0,7 pt) démontre ses ambitions pour l’avenir dans un paysage retail en pleine reconfiguration.

 

Les grands perdants sont à chercher du côté des groupes intégrés, Carrefour (- 0,7 pt et 19,6% de PdM) et Lidl (-0,4 pt et 7,6% de PdM) en tête. Le premier est toujours fortement pénalisé par la mauvaise dynamique de ses hypermarchés (- 0,5 pt), même si ses autres formats reculent également, notamment la proximité (- 0,1 pt) qui depuis 2 mois ne joue plus son rôle d’amortisseur. Quant aux discounters allemands, ils pâtissent toujours autant du contexte inflationniste (perte de 424 000 foyers pour Lidl et 192 000 pour Aldi), pénalisés par une offre trop monocentrée sur leurs marques propres. Une situation telle que Lidl vient d’annoncer le déploiement progressif d’une gamme de produits « premier prix » pour faire revenir ses clients en leur proposant une option de descente en gamme. Une rupture avec son dogme d’offre courte, érigé comme un moyen de préserver des économies d’échelle sur les achats permettant d’assurer la compétitivité prix historique du modèle.

 

Auchan perd également du terrain (- 0,2 pt et 8,5% de PdM) à l’aube d’une année charnière pour l’enseigne nordiste qui sera confrontée au défi de l’intégration des magasins rachetés à Casino avec l’espoir de relancer sa part de marché. Stratégiquement Auchan travaille aussi à poursuivre durablement sa collaboration avec Intermarché à l’achat tout en étant confronté au retrait de son Master franchisé Schiever (13 hypers, 94 supers et 131 magasins de proximité) à l'heure où l'enseigne souhaite s'appuyer sur ce mode de développement. Auchan engage en parallèle un chantier de rationalisation de ses surfaces de vente en hypermarché qui devrait concerner 500 000 m2 en France sur les 5 prochaines années. Une direction qui n'est pas nouvelle pour les hypermarchés de grande taille en manque de rentabilité, Casino avait usé de ce procédé par la passé, avec l'issue que l'on connaît aujourd'hui et qu'on ne souhaite pas à Auchan. Si la situation du groupe Mulliez ne donne néanmoins pas de signes encourageants dans les prochains mois, nul doute que les rumeurs de rapprochement avec Carrefour resurgiraient...

 

Enfin, le groupe Casino reste naturellement en fort recul (- 1,1 pt et 5,1% de PdM en cumul) avant de voir son poids fondre davantage encore dès lors que l’intégralité des magasins cédés sortiront du giron du distributeur stéphanois. À ce jour, la part de marché cumulée de Franprix, Monoprix et Casino Proximité totalisant s’établie en effet à 2,9%. Après la publication de résultats plus alarmants que prévu, la passation de pouvoir entre l’ancien propriétaire et les nouveaux actionnaires permettra de connaître la stratégie engagée pour les années à venir et les moyens alloués pour la conduire afin de redorer l’image et les performances du nouveau groupe.

 

Rédigé par David PRUVOT

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