Le magasin autonome, un sujet qui passionne autant qu’il divise !

Auchan Retail présentait la semaine dernière, son dernier projet en matière de magasin autonome au sein des locaux de son siège social de Villeneuve d’Ascq, après un premier test mené dans les locaux de l’Edhec à Lille.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet ne passionne pas les retailers francais, car hormis Auchan, seules les enseignes Carrefour avec son concept Flash, fermé et en attente d’une seconde mouture, et dans une moindre Monoprix et sa Black box ont développé des initiatives significatives. Il faut regarder du côté de BOXY, le concept de magasin container autonome développé par la start-up Storelift pour identifier un projet analogue. Rien de comparable donc à ce qu’il se passe aux États-Unis, en Chine, ou même à Londres, la capitale européenne du magasin autonome.

Le dernier concept de l’enseigne nordiste, baptisé Auchan Go le lab, démontre bien ici l’aspect expérimental du projet, totalement assumé par l’équipe en charge de son développement.

La surface de vente exploitée reste minimaliste (86 m2), tout comme l’offre proposée (1 000 références), pourtant souhaitée comme relativement complète (produits de dépannage pour le soir, snacking pour partie préparée par le rayon trad de l’hypermarché voisin) et largement représentée par les produits de la marque Auchan (48% de l’assortiment). Là aussi, rien de comparable avec le niveau de maîtrise technologique d’Amazon, capable de désormais éprouver

Côté technologie, le magasin s’appuie sur le savoir-faire d’une start-up partenaire (Trigo) et sur un fonctionnement assuré à la fois par des capteurs de poids dans les tablettes et des caméras au plafond pour assurer une validation de la reconnaissance des achats, mais également pour mieux comprendre le comportement d’achat des clients.

À l’instar de Carrefour Flash, Auchan a souhaité se différencier du parcours d’achat normalisé par les magasins Amazon Go, en permettant un accès sans nécessairement passer par une application dédiée (ce qui reste une possibilité ici), mais simplement par une identification à l’entrée via la carte bancaire et l’e-mail du client. Une approche moins décourageante pour les clients n’ayant pas installé l’application, et à priori presque aussi rapide.

Dans les deux cas, le client ne sera pas obligé de passer par la caisse, ses achats ayant été identifiés et son paiement automatisé à sa sortie du magasin.

L’heure n’est donc pour le moment par encore au déploiement, mais à l’atteinte à la fois d’un objectif de parfaite maîtrise technologique, couplé à la recherche du bon modèle économique et de la mesure d’un niveau d’acceptabilité suffisamment élevé chez les clients.

Rédigé par David PRUVOT